La marche manquante
© 2017 John Arcadian
Depuis le début de la semaine [l’article date d'octobre 2017 (NdT)], le hashtag #metoo [“moi aussi” en français (NdlR)] s’impose de plus en plus pour nous sensibiliser davantage au nombre de femmes ayant été harcelées dans leur vie. Rien que sur mon fil d’actualité Facebook, je dirais qu’environ 85 % des femmes que je connais ont publié quelque chose. D’après les histoires que j’ai entendues et ce qu’on m’a dit par message privé, le nombre exact de femmes qui ont été harcelées est bien plus élevé que ça, mais tout le monde ne s’est pas senti suffisamment à l’aise pour partager ses expériences sur Facebook et Twitter, et il n’appartient qu’à ces personnes de décider si elles veulent les partager ou non.
Il peut être difficile de parler de ce genre de choses et cela met tout le monde mal à l’aise. En évoquant un problème récurrent dont vous pourriez être la victime, on peut avoir l’impression de l’accueillir à bras ouverts. Quand on s’attaque à votre identité (peu importe quelle part de nous est visée et peu importe qu’il ne s’agisse pas d’une attaque personnelle), on peut ressentir le besoin de se défendre et l’envie de résister en disant “pas moi”. Ce ne sont là que quelques exemples qui rendent si difficile toute discussion sur des sujets comme le harcèlement, le genre, l’ethnie, l’égalité ou n’importe quel autre sujet d’importance.
Jessica Price, [productrice, éditrice et autrice de jeux vidéo pour ArenaNet (NdT)], sans doute encouragée par les publications #metoo, a tweeté ses échanges avec Frank Mentzer [un auteur et créateur de JdR de fantasy ayant notamment travaillé sur les premières publications de D&D (NdT)].
“Bon, tant qu’on est à parler de “marche manquante” dans nos milieux professionnels, parlons de Frank Mentzer.”
Si vous ne connaissez pas l’expression, la “marche manquante” d’un escalier incarne un problème que tout le monde connaît, mais que tout le monde contourne et que personne ne veut corriger [en installant une nouvelle marche].
Définition de Wikipedia
Marche manquante wiki (en anglais : missing stair) est un terme utilisé pour décrire un prédateur sexuel wiki reconnu comme indigne de confiance par beaucoup de gens, mais qu’ils vont simplement éviter en prévenant discrètement autour d’eux, plutôt que de l’exclure. L’analogie est celle d’une faute structurelle dans une maison, comme une marche manquante. Les habitants de la maison sont tous au courant du risque et y sont tellement habitués qu’ils mettent simplement les nouveaux arrivants en garde plutôt que de régler le problème. (NdT)
Je viens d’apprendre cette expression sur le forum de l’équipe de Gnomestew. La série de tweets racontait comment Frank Mentzer avait contacté Jessica Price en la dragouillant, et comment Mentzner avait fait part de ses opinions sur une autre publication de Price à propos d’une femme qui s’était fait tripoter à bord d’un bus à Seattle.
Price : Il m’a donc envoyé un message, qui m’a fait lever les yeux au ciel et que j’ai choisi d’ignorer comme je le fais toujours : “Je ne vais quand même pas offenser ce type en lui disant que ses propos sont répugnants”.
Mentzner : Salut.
Je te trouve incroyablement belle et intelligente, et j’espère sincèrement que tu réussiras en amour et dans ta vie personnelle.
Si seulement j’avais 30 ans de moins et que j’étais célibataire. ;>
J’espère qu’on pourra discuter davantage si je reviens un jour sortir à Seattle. (Ne t’en fais pas, je suis réglo. Et j’ai 64 ans.)[8 minutes plus tard]
Mentzner : Désolé, je ne voulais pas te choquer. * caresse les chats dans le sens du poil * Fais-moi signe quand tu veux. :-)
Price : C’est très gentil de ta part.
Mentzner : Je suis un romantique. *haussement d’épaules* Merci de ne pas m’avoir rejeté. ;> Hé, au bureau, tu assembles bien les pièces du puzzle, non ? Tu organises tous les morceaux en vue d’une publication ?
Plusieurs autres personnes ont parlé de ces problèmes, et les réactions ont été virulentes (1). Le Kickstarter de Mentzer, Worlds of Empyrea (à propos duquel nous avions publié un article et une série de Questions/Réponses en plus tôt ce mois-ci), a été annulé hier soir, peut-être à cause d’un financement insuffisant, mais plus sûrement en raison du retour de bâton provoqué par cet incident. Maintenant qu’on a fait le tour des raisons pour lesquelles j’écris cet article, parlons des problèmes eux-mêmes.
C’est un problème pour notre hobby, comme pour tout secteur à dominante masculine (autant dire “tous”), mais nous devons au moins parler de celui auquel nous appartenons
NdT : geeks et nerds. Des termes désignant respectivement les “zarbis” et les “nullos”, asociaux, obsédés par leur passion et passant des heures à en débattre dans leur jargon, de préférence devant l’écran d’un ordinateur… Un nerd se définit comme toute personne appréciant ou participant à des activités traditionnellement identifiées par la société comme “boutonneuses” ou “glaireuses”. Ces activités comprennent, sans y être limitées : la programmation informatique, les jeux vidéo, les échecs, la collection de comics de super-héros, les jeux de rôle, les figurines napoléoniennes… Là où le geek peut rester un farfelu sympathique et parfois utile, le nerd (péjoratif) va trop loin dans son délire, est agressif, et refuse les nouveaux entrants.
La communauté des nerds n’est pas très tendre avec les femmes, et ne l’a jamais été. On ne peut pas s’en offusquer, c’est un fait. Tout comme le monde du football n’est pas tendre non plus avec les femmes, ni celui des affaires, Hollywood, ou tout autre secteur existant, au fond. Dans la plupart des secteurs et des loisirs, les femmes doivent surmonter bien plus d’obstacles que les hommes pour se faire accepter et qu’on les traite sur un pied d’égalité. C’est en partie parce que ces systèmes ont évolué (et ont été dirigés) des années durant pour maintenir le pouvoir en place. C’est aussi en partie parce que nous prenons part à ces systèmes, au lieu de les démanteler ; car les restructurer serait plus difficile à faire qu’essayer de les réparer – même si la plupart du temps, on se contente d’ignorer les problèmes.
Le nerdisme a des problèmes qui lui sont propres, et le jeu de rôle sur table a ses propres problèmes par-dessus le marché. Prenez les déguisements (cosplay) : bon courage pour trouver autant de personnages féminins non sexualisés à prendre comme modèle que leurs homologues masculins. Prenez la quantité d’œuvres d’art qui, encore aujourd’hui, rendent sexy la version féminine de n’importe quel monstre.
Hulk vs Miss Hulk (NdT)
Parcourez la liste des participants de n’importe quel livre [de jeu de rôle] et vous verrez à quel point les hommes sont plus nombreux que les femmes ; vous verrez combien d’entre elles occupent les postes les plus élevés ou sont susceptibles de toucher des droits d’autrice à vie. Abordez un problème de ce genre, puis attendez qu’on vous réponde : “Mais c’est parce que les femmes ne s’intéressent pas autant aux jeux de rôle”, ou qu’on vous rejette immédiatement si vous essayez d’exposer un problème existant dans le milieu rôliste. Lisez les témoignages des femmes qui se font harceler publiquement aux conventions ou dans les magasins de JdR ; ou, tout simplement, tendez l’oreille lorsque quelqu’un fait une blague sur les femmes autour d’une table de jeu. Demandez-vous ce que vous ressentiriez si cette blague venait d’un groupe de femmes parlant des hommes.
L’un de mes romans préférés dérivé de D&D : la couverture et l’armure pourraient faire bien mieux.
Si vous préférez focaliser votre attention sur les problèmes plus concrets, en voici trois parmi bien d’autres que des amies m’ont raconté la semaine dernière.
1) Ce matin en prenant le bus, j’ai croisé une de mes amies, une étudiante en doctorat qui venait de saisir l’occasion de faire un peu de marketing pour une société “nerdy”. En se présentant au premier salon, elle a découvert que ce boulot impliquait qu’elle revête un costume ventre nu : ce n’était pas le genre de travail pour lequel elle pensait avoir été engagée vu sa formation et les premiers échanges qu’elle avait eus avec eux, qui concernaient le travail relationnel (networking) et les réseaux sociaux.
2) Une autre de mes amies m’a raconté une conversation avec un groupe d’amis à la Gen Con wiki. Tous les hommes se portaient garants d’un certain ami réglo, alors que toutes les femmes présentes faisaient part de leur sentiment de malaise envers le comportement de l’ami en question.
3) J’ai reçu un message d’une amie me disant qu’elle ne participerait pas à une petite convention donnée, si certaines personnes - des invités d’honneur - que nous connaissions tous deux étaient présentes. Elle a informé les organisateurs de la convention des problèmes avec ce type, mais n’a reçu que le même genre de réponse à base de “Il est inoffensif”.
J’adorerais n’avoir que quelques histoires de la sorte, mais j’ai à peine effleuré la surface des histoires de harcèlement auxquelles j’ai personnellement assisté, ou qu’on m’a racontées, et que tout le monde semble ignorer. Notre loisir rôliste peut s’enorgueillir d’un tas de choses, mais ça ne veut pas dire qu’il est exempt de mauvais côtés. Malheureusement, nous n’avons pas besoin d’alimenter volontairement ces mauvais côtés pour les faire prospérer, il suffit de les ignorer. Je doute que quiconque ait eu pour but de devenir un connard misogyne en faisant le premier dessin rôliste qu’on pourrait qualifier de “bikini en cotte de mailles”. Ce style de production artistique s’inspirait de celui des films de fantasy Sword & Sorcery [sous-genre introduit par Robert E. Howard, le “papa” de Conan le Barbare (NdT)] des années 70-80, qui eux-mêmes s’inspiraient des films d’horreur des années 50 et des femmes vertes et sexy de Star Trek, qui eux-mêmes s’inspiraient des couvertures pulps des romans noirs des années 30 et 40, qui elles-mêmes s’inspiraient… et ainsi de suite. Peu importe que leur intention n’ait pas été de provoquer la détresse émotionnelle : ils sont tous le résultat du contexte de leur époque, et des créateurs de produits qui ne remettaient pas en cause le statu quo.
Nous n’avons pas créé le problème, mais parfois nous le perpétuons
Ces problèmes n’ont pas débuté dans notre hobby, et ils n’existent pas indépendamment de la société ; mais dans notre milieu rôliste et autres communautés nerds associés, ils présentent des difficultés uniques.
Beaucoup d’entre nous, nerds et geeks en tout genre, moi y compris, sommes devenus des nerds à cause de notre maladresse sociale. Les trucs de nerds en marge de la société nous attirent car nous ne correspondons pas tout à fait aux critères de normalité qui nous entourent. Il y a une sorte de camaraderie dans notre maladresse commune et dans l’agrandissement de nos cercles sociaux malgré nos difficultés à socialiser de façon traditionnelle. Nous racontons des histoires qui donnent vie à des avatars extraordinaires, analogues aux personnes que nous voudrions être ; des histoires qui décrivent la vie telle que nous aimerions qu’elle soit ; et au fil des ans, la plupart de ces histoires (et l’imagerie associée) ont ciblé les hommes blancs hétérosexuels tout en réduisant les femmes à l’état de simples objets. Il n’y a même pas besoin du dessin flagrant du bikini de mailles pour trouver des exemples de ce genre de problèmes.
Les messages sont parfois subtils : il n’y a qu’à voir les affiches emblématiques du premier Star Wars juste en-dessous.
Peu importe la version de l’affiche que vous regardez : subtilement, chacune en dit long sur la vision des femmes par la communauté nerd.
On pourrait avancer l’argument que Luke et Leia dévoilent autant de peau l’un que l’autre, mais ce serait ignorer le fait que le costume de Leia n’a rien à voir avec celui qu’elle porte dans le film. La pose de Leia est digne de The Hawkeye Initiative [en réponse aux poses lascives des héroïnes de comics, ce site propose de les remplacer par Œil-de-faucon dans la même position (NdT)] et son tour de poitrine excessif n’a rien à voir avec celui de Carrie Fisher. La pose de Luke semble dire : “Je suis sur le point de vaincre le mal, regardez comme j’ai l’air cool”, tandis que celle de Leia dit : “Profitez de ce que je découvre ma gorge et mes jambes pour admirer mes attributs physiques et sexuels. Et en plus, je n’ai pas besoin de chaussures.” Bien que les films Star Wars soient géniaux, on ne peut pas faire l’impasse sur leurs problèmes inhérents, qui existaient avant même le bikini en métal du Retour du Jedi. On ne peut pas ignorer que l’ensemble des sous-cultures geeks véhicule ce genre de message depuis un bon bout de temps. C’est dire de façon subtile qu’il est permis d’objectifier les femmes, et c’est dire de façon subtile qu’on a le droit de les harceler ou de ne pas les croire quand elles veulent s’exprimer sur le sujet.
Peut-être que vous ne dessinez pas vous-même des bikinis de mailles ; peut-être que vous ne maîtrisez pas le genre de partie où les gens se sentent indésirables ; peut-être que vous n’avez jamais harcelé qui que ce soit (mais les chances pour que vous l’ayez fait sans le vouloir ne sont pas nulles) : peu importe ce que vous n’avez pas fait, vous êtes quand même responsable du futur héritage du JdR.
Quand on parle du milieu du JdR, de quoi parle-t-on ? On parle d’un tout, de chaque petit engrenage qui le compose et de ce que nous autorisons dans notre loisir, en tant que participants. Si on s’adonne au JdR mais qu’on choisit d’ignorer
- les problèmes liés au harcèlement,
- les problèmes – que nous voyons – qui nuisent à certains groupes de personnes,
- les décisions involontaires ou irréfléchies qui créent des barrières,
- ou les actions de certains qui mettent les gens mal à l’aise autour de nous
… Alors c’est de notre faute si ces situations n’évoluent toujours pas. Et si vous croyez que ces problèmes perdureront même si on en parle et qu’on les expose, faites une recherche d’images dans Google. Tapez “dessins de femmes dans D&D 5e édition” et regardez les illustrations officielles. Année après année, discuter de ces problèmes a influencé la nature des productions artistiques, ce qui influe sur la perception du loisir et sa façon de fonctionner.
Ce que nous devons faire
Écoutez, personne n’est parfait et personne n’a la solution parfaite pour résoudre ce genre de problèmes, mais on peut toujours faire mieux. C’est ça, le but. Faire mieux que maintenant. Alors, comment y arriver ? Par définition, ce genre d’objectif se déplace chaque fois qu’on s’en approche, mais heureusement, c’est généralement pour se déplacer vers le haut. Certains buts demeurent constants, et on ne doit jamais cesser de les poursuivre.
- Croire les victimes – La première est de croire les témoignages des victimes, surtout si les tendances dominantes du loisir vont à leur encontre. Si vous dévoilez le harcèlement venant d’une personne ayant de nombreux fans, cela fera de vous une cible. Bien que Mentzer ait le droit de donner sa version des faits, il y a eu un énorme retour de flammes envers Price simplement pour avoir raconté sa version. En cherchant à démêler le vrai du faux, et rien qu’en tapant les mots “jessica price frank mentzer”, j’ai découvert des fils de discussion sur [les forums absolument pas modérés] 4chan wiki battant le rassemblement pour planifier des campagnes contre Price. Le retour de bâton social et public empêche les victimes de parler de ce qu’elles ont subi ; donc, ne pas croire les victimes ni créer d’environnement sécurisé où elles puissent témoigner du harcèlement qu’elles ont subi tue dans l’œuf tout ce qui aurait pu sortir de bon de leurs histoires. Certes, on peut vouloir défendre ce qui nous tient à cœur, mais pas au prix, terrible, de tolérer le harcèlement.
- Empêcher le harcèlement quand on en est témoin – Prenez la défense de vos amies et de vos connaissances qui ont été victimes de harcèlement, ou qui pourraient l’être. Quand vous voyez une personne en harceler une autre, ou dire des choses qui mettent les gens mal à l’aise, dénoncez-le immédiatement, comme vous le pouvez à ce moment-là. Vous n’avez pas forcément besoin de sauter sur la table pour dire à la personne qu’elle se comporte comme un connard ; mais si on veut que la situation s’améliore, il faut la critiquer et s’assurer qu’on sache que ce genre de chose met mal à l’aise [et doit cesser]. Une réaction exagérée n’est pas forcément la meilleure chose à faire dans ce genre de situation, mais dire : “Hé, c’est pas sympa de dire ça” et expliquer à la personne les paramètres qu’elle ne voit pas sur le moment, pourrait l’aider à modérer son comportement futur.
Choisissez comment mener vos combats, et choisissez la meilleure approche possible, mais ne faites jamais le choix de ne pas combattre. Nous devons nous mobiliser et dénoncer les comportements de harcèlement quand on en est témoin. Pas seulement pour nos amies et nos proches, mais pour le ou la parfaite inconnue qui pourrait en bénéficier, parce que vous avez aidé à refouler ces comportements et à créer une situation sociale qui les abolira plus tard. Faites-le pour vos amies et les parfaites inconnues qui méritent de se sentir aussi en sécurité que nous. - Ne le faites pas pour vous-mêmes – Chaque fois qu’on tombe sur ce genre de situations, assurons-nous que les solutions et l’aide qu’on apporte ne finissent pas par nous concerner, nous. Par nature, l’être humain est fondamentalement égocentrique. C’est la nature même de la survie et c’est notre rapport élémentaire au monde, à travers nos sens et nos expériences ; mais quand quelqu’un a un problème, on doit s’assurer que notre solution ne nous concerne pas, nous. Assurons-nous que le véritable problème et la volonté d’y remédier (plutôt que notre réaction et nos efforts pour y remédier) soient au cœur de nos actions.
- Quand vous êtes en position d’autorité en tant que MJ, il faut créer un espace sécurisé – Votre rôle de MJ vient avec un peu d’autorité : vous pouvez donc créer un environnement sécurisé. Soyez bienveillant et ouvert à la discussion avec vos joueurs, et si quelqu’un dit se sentir mal à l’aise, écoutez-le (2). Fixez-vous comme règle d’être là pour aider quiconque ressent de la gêne ou rencontre un problème, et si l’un de vos joueurs vient vous demander de l’aide, aidez-le ou aidez-la. Cela peut faire peur d’être une femme dans un monde d’hommes, tout comme ça peut être effrayant d’être le rôliste homosexuel qui doit faire avec les insultes homophobes que quelqu’un a proférées quand vous n’étiez pas là. Et cela peut être intimidant d’être la seule personne mal à l’aise autour de la table alors que tous les autres trouvent la situation “normale”.
En tant que MJ, vous avez l’avantage d’être un intermédiaire : servez-vous-en pour résoudre plus facilement certains problèmes.
Personne n’est parfait. Personne ne vit en autarcie. Nous avons tous été modelés par les courants sociaux forts de la vie et de notre loisir adoré ; nous avons tous été bombardés de messages sur ce qui est correct et ce qui ne l’est pas, et ces messages ne sont pas toujours explicites. Ils ont créé des comportements qu’on ne soupçonnerait même pas avoir ; ils ont défini ce que l’on considère comme un comportement correct ou déplacé de la part de quelqu’un d’autre.
Nous devons tous prendre conscience que ces problèmes existent dans notre loisir, et nous autres, représentants du sexe masculin, devons comprendre ce que les femmes ressentent dans ce milieu que nous dominons et qui a pourvu à nos besoins pendant des années. Écoutons les victimes de harcèlement ; assurons-nous qu’elles se sentent en sécurité si elles souhaitent raconter leur histoire. Empêchons les futurs harcèlements. Nous pouvons mettre fin au harcèlement que nous constatons dans nos cercles d’amis. Propageons ce message : il est inacceptable d’avoir autre chose que du respect pour les autres. Aidons à passer à la vitesse supérieure, qui fera de notre loisir un milieu plus ouvert, où tout un chacun aura sa place. Nous pouvons mieux faire.
Article original : Missing Stairs – Why We Need To Listen and Why We Can’t Be Silent
Cet article est tiré du blog de Gnome Stew, le Blog des MJ, et est reproduit et traduit avec la permission. Vous pouvez trouver les livres de Gnome Stew sur le site de Engine Publishing.
(1) NdT : Pour être complet, et vous éviter la lecture d’un fil de discussion enflammé : parmi les réactions sur Facebook, des justicières et justiciers autoproclamés se sont érigés en inquisiteurs, et ont assailli Mentzner de questions/accusations tout en interprétant ses réponses dans le sens le plus défavorable… Á son crédit, Mentzner répondit patiemment et courtoisement. [Retour]
(2) NdT : Des outils comme La Carte-X ptgptb peuvent servir à demander à stopper la cause du malaise, sans devoir se justifier. [Retour]
Pour aller plus loin avec PTGPTB…
Si vous désirez approfondir la question, nous vous renvoyons à nos traductions des articles du M.E.S.S.A.G.E (“Les hommes qui mettent fin aux attitudes insultantes et sexistes dans le milieu ludique”)qui traitent aussi de la discrimination et de la misogynie.
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Commentaires
Degrou (non vérifié)
jeu, 10/05/2018 - 16:38
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Tant de prédateurs
Merci pour cette traduction.
Ça fait un moment que je lis pas mal de choses sur le sujet et j'avoue être tombé de ma chaise la première fois que j'en ai entendu parler...
J'ignorais qu'un loisir de niche comme le nôtre puisse abriter tant de prédateurs.
Merci aussi d'avoir [choisi de traduire un article qui] évite le ton sentencieux, voire accusateur, qui provoque souvent une réaction épidermique et un rejet du contenu.
Amicalement, Degrou
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